lacrimosa dies ille pour une pepina
et là je braille dans ma cuisine soulagée par ce magnifique chant bien plus mélodieux que mes sanglots :
Confutatis malediiiiiiictis
Flaaammis acribus addiiiiiiiictis,
Voooca me cuuuum benediiiictiiiis.
Et oui vous l'aurez compris JE VAIS TRÈS BIEN!
(petit ami lecteur sauras-tu trouver le mensonge qui se cache dans cette phrase?)
Une chenille a priori ça n'a pas d'états d'âme. Mais une chenille débutante dans ce cher métier qui est, sera, le mien, se pose des question, pleure souvent, doute sans cesse, et semble avoir perdu les plans de sa crysalide.
De toutes façons cette semaine s'annonçait mal.
Premier indice : la fin des vacances.
Ensuite :
Mardi soir je découvrais l'ampleur de ma voix et de mon souffle en poussant un cri quelques octaves en dessous de ma voix normale.
Mercredi matin je prenais la pluie sans cesse.
Mercredi 17H je fondais en larme devant mon ordi
Mercredi 23H je pleurais toujours
Jeudi matin je pleurai à cause d'un sèche-cheveux.
Jeudi après-midi je perdais mon porte monnaie trop beau acheté à Bruxelles et 15 euros.
Jeudi soir je fondais à nouveau en larmes.
Jeudi soir tard, je criais sur mon Breton sous prétexte que la terre tourne et que je suis dessus
Vendredi 13h j'ai failli pleure sur mon lieu de travail, j'avouais à un gentil collègue mon malheur. Il a d'ailleurs été parfait, je ne le remercierai jamais assez.
Vendredi 14H j'annulais mon cours de théâtre en larmes.
Vendredi 17H47 : je racontais une partie de ma semaine pathétique sur mon blog.
Je finis mon roman, vous savez, Je gagne toujours à la fin. Je vous avouerai qu'il y a eu un petit moment d'essoufflement mais là ça va mieux.
Et je ne résiste pas à vous citer quelques lignes.
p.264 " - Vous me faites chier avec vos citations d'Astignac. J'ai l'impression de retourner à l'école, le temple, justement de l'égalitarisme abject. Rien n'a changé. C'est le triomphe du quatorze. Déjà à l'époque, encore aujourd'hui. Qu'on l'aime le bon élève, gentil avec ses camarades, déférent envers ses professeurs, et qui, s'il a la chance de ne pas avoir Vaquette dans sa classe, restera premier tout l'année avec quatorze de moyenne. Il est du sérail, il finira comme ses enseignants, avec un CAPES ou, au mieux, une agrég' il les rassure parce qu'il les justifie (ah! on sert à quelque chose! - oui! à te faire crever les pneus de ta bagnole par les copains de Joey Starr. Ça y est, je l'ai dénoncé), parce qu'à valeur égale, ils sont dominants puisque sachant plus puisque plus vieux. Mais celui qui a dix-huit, dix-neuf, et à qui ils ne mettront jamais vingt, il les ramène à leur médiocrité, oui, ils enseignent car ils savent effectivement plus, mais évidemment, ils valent moins. Le rapport de déférence devrait alors s'inverser, puisque c'est lui qui demain bâtira le monde. Évidemment, c'est socialement inacceptable, ou alors, il faudrait aux médiocres une humilité lumineuse qui les exclurait de fait du cercle de la médiocrité, et probablement bien avant de l'Education nationale."( c'est bibi qui souligne)
Pourquoi je vous mets donc ça? En ce moment je me pose plein de questions. Est-ce que j'aime ce métier assez pour accepter ce que je subis cette année? L'incertitude qui va durer encore quelques années? Me sentir sur la corde de raide, parce qu'au moment où j'étais au plus mal, certains, par leur bêtises se sont empressés de briser ce qui restait à peu près de confiance en moi et les autres... Devoir constamment justifier aux yeux de certains ce que je suis, devoir bien souvent, surtout, essentiellement cette année, me taire. Ça me donne la nausée parfois ce que je vois, ce que j'entends, certaines personnes, celles qui se syndiquent pour la sécurité parce que tu comprends pour les mutations ils peuvent m'aider, sans même savoir où ils se syndiquent, ceux qui te répètent sans cesse qu'ils sont là pour "transmettre un savoir", ils feraient de fabriquer des cd-roms éducatifs... Ceux qui, au gré des réformes, seront toujours de la partie pour plaire au gentil IPR, sans trop se poser de question.
Et puis tout simplement, est-ce que je vais tenir? Je suis plus fragile qu'un pissenlit prêt à s'éparpiller dans les airs pour réaliser le voeux d'un petit enfant. Est-ce que ça vaut la peine pour moi ça? Est-ce que je peux avoir un peu l'espoir d'être heureuse dans ça? Faire un métier juste pour l'argent? Alors autant pas faire celui-là. Et puis j'avais quand même compris qu'on ne faisait pas ça pour l'argent. Je veux juste pouvoir continuer à me regarder les matins et me reconnaître, et ne pas craindre de devenir une autre...
Beaucoup de questions.
Pas la patate en ce moment.
Envie de tout casser. Envie de me casser. (Oui aussi dans ce sens là)
Et puis BORDEL ÇA VEUT DIRE QUOI PRENDRE DU RECUL ET COMMENT ON FAIT???!!!!!????!?!?