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journal d'une jeune fille (dé)rangée
15 mai 2009

Si tu recules si tu recules...

(Ou la difficulté de mettre un titre)

Depuis quelques temps ça me trotte, je veux te parler de l'expression prendre du recul.
Petit retour en arrière.

Je suis en stage en collège. Je vais pas bien. Du tout. Et tout le monde me dit " il faut prendre du recul". Enfin tout le monde. Non heureusement. Mais quand même, le discours dominant est bien celui-là. Il faut prendre du recul alors qu'on a tous le nez dans le guidon, et apparemment c'est pas bon.
Prendre du recul. Quelle drôle d'expression. Comment diable veux-tu que je prenne du recul puisqu'il s'agit de ma vie? Si je recule, si je m'éloigne, je ne suis plus dedans, et donc à côté. Et si je recule, c'est pour éviter les éclaboussures. Pour ne pas être touchée. Or je veux être touchée! Et c'est là que ça devient sérieux. Pour moi, commencer à ne plus être touchée, c'est le début de la fin. Prendre du recul, si c'est comme celui qu'on prend dans un musée pour apprécier une œuvre dans sa totalité, d'accord, mais prendre du recul pour ne pas être atteinte c'est non.
Pour te montrer que je suis sérieuse, je suis allée lire un peu le sens du mot recul. Je trouve donc pour "prendre du recul" : attitude de détachement par rapport à ce qui touche de près. Et donc je vais voir à détachement. Et là je trouve ceci : Action de se dégager de liens d'intérêt, moraux (affectifs, intellectuels, etc.); état d'une personne, d'une de ses facultés dégagée de tels liens, indifférente à quelque chose, à quelqu'un, qui manifeste de l'indifférence, du désintérêt. *
J'ai bien peur qu'à force de détachement, nous ayons bien du mal à nous impliquer dans la vie sociale, à être affectés par tout ce qui nous entoure, les sans-papiers expulsés, la misère, les difficultés à vivre dans la société quand on  n'a pas de travail, notre société de plus en plus sécuritaire...

Alors peut-être que si tu recules, si tu recules, c'est comme ça qu'ils...
(je te laisse compléter, si j'ai réussi à me faire comprendre tu trouveras la suite sans problème)

Bon ouik!

*toutes les définitions que je cite viennent du TLF, certes un peu vieillot, mais c'est une valeur sûre, lui du moins j'ai fait sa connaissance en vrai et je lui fais confiance comme à Robert... le petit...

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Commentaires
P
Merci pour ton commentaire! je suis ravie de savoir que mes notes sur ma démission ont pu t'être d'un certain réconfort. <br /> Je te rassure tout de suite le stage en collège dont je parle n'est qu'un exemple pour illustrer mon propos... c'était il y a 2 ans! alors depuis j'ai pris du recul ha!ha! ha! <br /> <br /> maintenant, sérieusement j'ai très bien compris ce que tu voulais dire, seulement je ne suis malgré tout pas d'accord. En effet, pour moi ( et je suis pas la seule à le penser) s'impliquer véritablement veut dire justement ne pas se préserver, en tout cas l'idée de se préserver ne rentre pas en compte. S'impliquer dans quelque chose exclut toute possibilité de se préserver, ou alors on fait de la figuration en quelques sortes... <br /> Est-ce que je suis claire? <br /> Alors, voilà se préserver ça rejoint une optique sécuritaire. Quelque part quand on se préserve, cela veut dire qu'on a peur de quelque chose et qu'on l'évite, ainsi se préserver c'est survivre, alors que vivre c'est prendre des risques justement. <br /> voili voilou :D
B
Hola Pepina!<br /> Alors voilà, j'ai découvert ton blog un jour où je cherchais désespérément à savoir ce que pouvais devenir un prof quand il ne veut plus être prof... Je sais plus exactement ce que j'ai tapé sur google mais un truc du style "disponibilité éducation nationale" car c'est ma situation. Je suis à la base prof d'espagnol, en dispo depuis 2 ans (demande de 3ème année envoyée aujourd'hui même!!). Et voilà, je tombe sur ton blog que je parcours et dévore pendant quelques heures!! J'ai de suite adoré ta façon de te livrer comme ça sur le net, très spontanée dans ton style d'écriture, pleine d'humour, de culture; ce que tu laisses transparaître de ta personnailté m'a donné une bonne dose de punch, de foi en la vie. Pourtant j'ai lu aussi tes écrits lors de jours "sans" comme on dit et cela m'a énormément rassuré, ben oui... Du découragement, de la fatigue, du "je sais plus ou j'en suis", "j'en peux plus", etc..., ben ça fait du bien de lire qu'on est pas tout seul à le vivre (c'est quand même dommage et sadique en soi quelque part mais je l'avoue...!).<br /> Je ne sais pas quel est ce stage en collège dont tu parles mais le sentiment que tu évoques oui je le connais.. Et ce fameux conseil "prends du recul", parfois réellement impossible à suivre quand on est une passionnée (un brin perfectionnniste peut-être aussi??) idéaliste... Pourtant, je crois que c'est un bon conseil (le truc c'est comment arriver à le suivre et ça ça reste un mystère...). Pour reprendre ton image de la tête dans le guidon, je crois que prendre du recul c'est rester sur le vélo, les mains bien accrochées au guidon (au début du moins), mais la tête relevée, regardant la route et pas les roues ou les pédales car ça donne le tournis et on ne voit plus où l'on va!! Pour continuer dans ta lignée, tu parles des éclaboussures- que tu veux reçevoir car tu veux être touchée- l'image du vélo fonctionne là encore... Tête baissée dans le guidon (d'un VTT!!) tu te prendras les éclaboussures en plein figure c'est certain!! Relève un peu ton buste et tu seras toujours atteints des éclaboussures, mais uniquement dans le dos!! Je crois que c'est ça prendre du recul, et donc ce n'est pas reculer pour mieux sauter, ni perdre ce lien affectif avec ce qui nous entoure et nous touche mais arriver à être impliquée tout en sachant se préserver. Le truc c'est comment faire?? Là c'est autre chose... Je crois qu'il doit y avoir des signes annonciateurs que l'on doit apprendre à reconnaître avant d'être submergée par ce sentiment de "panique, désespoir, obsession" car il est très difficile de prendre du recul une fois que ce sentiment est installé... Pour ma part, c'est la conclusion que j'ai tirée de ce pétage de plomb non contrôlé que je n'ai pas su éviter... C'est avant que ça arrive qu'il faut prendre du recul comme ils disent, car on est encore capable à ce moment là d'être toujours dans la course tout en étant consciente que si on ne se laisse pas un bol d'oxygène on va se noyer et péter un cable...<br /> Voilà... Je ne sais pas si ce que je t'écris en premier commentaire va te parler, si j'ai été bien claire et surtout si cela correspond à ce que tu vis, mais il fallait que je réagisse: tu m'as vraiment apporté du soutien il y a quelques mois (même si tu ne le savais pas...) et j'espère avoir à mon tour contribué à te faire voir les choses un peu plus positivement.<br /> PS: pour Maus, je crois que, comme tu le précises, le fait que tu aies lu plein de choses sur cette BD avant de l'ouvrir en a amoindri l'effet... Moi je ne connaissais absolument pas ce livre, que j'ai emprunté "par hasard" à la médiathèque, l'ai dévoré et ai été touchée (mais comme toi surtout par cette relation père/fils et sur l'effet traumatique des évènements du passé dans une vie...).<br /> <br /> Sur ce, je te souhaite une bonne ballade à vélo, c'est le printemps profite!!<br /> <br /> Hasta luego!!<br /> <br /> Myriam.
C
Je clique rarement sur les noms des commentateurs parce que c'est la bouteille à l'encre. En m'encensant chez Mme de K., vous m'avez convaincu de faire une entorse à mes habitudes -j'aime savoir qui m'aime :-). Je ne le regrette pas. C'est bien envoyé ça. Et puis que vois-je ? Un billet sur Maus ? J'y cours.<br /> Cordialement.<br /> C.
P
Interessante cette philosophie!<br /> <br /> Il s'en passe passe des choses dans cette tête nom d'une jambe en bois!
P
d'ailleurs on ne recule jamais pour mieux sauter, on prend de l'élan ce qui n'est pas tout à fait pareil ;)
journal d'une jeune fille (dé)rangée
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